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Economie des conventions

(Frédéric Morand, 2022)

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Courant d'économie hétérodoxe né en France dans les années 1980 (Dupuy, Eymard-Duvernay, Favereau, Orléan, Salais, Thévenot...), caractérisé par le questionnement de l'économie néo-classique et la construction d'approches conceptuelles alternatives. L'économie des conventions s'attache à intégrer les apports de nombreuses disciplines pour améliorer la compréhension des règles, des organisations et des conventions dans les sociétés humaines. D'inspirations notamment marxiste, keynesienne et simonienne, elle ne rejette pas la logique marchande comme facteur de socialisation, mais vise à l'insérer au sain d'une multiplicité de moteurs de la coordination. Ceci me paraît crucial pour éviter les écueils de la polarisation idéologique qu'on peut rencontrer dans les débats et les mouvements d'écologie politique, d'environnementalisme et d'agro-écologie.

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Au sein de ce courant que j'ai rencontré en 1994, l'apport de Laurent Thévenot m'intéresse particulièrement de par l'intégration d'une pluralité de justifications (ou grandeurs / valeurs), mais aussi l'intégration d'une pluralité de régimes d'engagement dans le monde (justification, plan, familiarité).

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En bref, ce cadre d'analyse invite à considérer plusieurs ordres de valeur, chacun ayant une légitimité régulatrice, pouvant s'accorder ou entrer en conflit avec d'autres : le marché, la familiarité, l'inspiration, etc. Reconnaître ces légitimités distinctes m'apparaît comme un préambule potentiellement utile à la communication. Cette approche déchiffre aussi l'ajustement mutuel et continu de la règle au geste, à travers les régimes d'engagement. Cette perspective de l'apprentissage trouve une application dans le travail au potager et les projets d'apprentissage que nous y conduisons.

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Pour en savoir plus :

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